Liège, stratégie territoriale

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Dans le cadre d’une mission d’expertise pour la ville de Liège, nous nous sommes interrogés sur la partie non planifiée de la ville, celle des anciennes cités et exploitations minières.

Ce territoire se situe au-delà du centre historique, de ses grandes emprises industrielles liées au fleuve et des coteaux boisés bordant l’horizon immédiat de la ville. Il se caractérise aujourd’hui par un archipel constitué d’un tissu pavillonnaire expansif, ponctué de vestiges industriels, d’espaces agricoles résiduels, entrecoupé de grandes infrastructures routières.

Au fil du temps, le tissu pavillonnaire s’est adossé aux friches industrielles à l’abandon, tournant le dos à ces grands espaces ouverts situés en pleine ville. Paradoxalement, s’est constitué un tissu urbain marqué par la rareté d’espaces publics, ceinturant des paysages spectaculaires relégués à l’arrière, devenant de fait difficilement accessibles, voire invisibles.

Comme nous avons pu l’observer en les parcourant, les sites à l’abandon laissent toujours apparaitre la possibilité d’un réseau de voies et de vastes friches reliés à grande échelle. Prenant modèle sur la façon dont les systèmes de parcs américains du XIXe siècle se superposaient à une géographie existante, pour la transformer en futurs espaces publics, nous proposons que ces infrastructures en déshérence soient reliées, complétées et requalifiées à rebours en une chaine de parcs.

Les vestiges de la géographie, les faisceaux d’infrastructures et les sites industriels sont les lieux possibles de cette reconquête. Tout est une affaire de renversement du regard. Nous proposons une recomposition à grande échelle, par la création de lieux et de liens permettant une autre façon de vivre et de se déplacer dans le territoire. L’enjeu est de s’appuyer sur toutes les opportunités à révéler.

Il s’agit avant tout de préserver les espaces ouverts des friches qui pourront par la suite être transformées en parcs grâce à des modes gestions. Les premières actions consistent à créer de nouvelles porosités, des points d’entrées et à mettre en réseau cette chaine de lieux.

La structure du territoire offre une échelle appréhendable, sur laquelle on peut agir concrètement. Le gabarit relativement petit (300 x 400 m) des friches à requalifier en parc rend leurs transformations réalistes et réalisables. La distance qui les sépare est de l’ordre du kilomètre, c’est-à-dire qu’elle correspond à un parcours habituel en ville.

Cette structure paysagère à grande échelle associe éléments de géographie naturelle et de géographie artificielle. Les nouveaux cheminements se raccordent aux coteaux boisés existants, tandis que la requalification des vides devenus parcs offre l’opportunité d’enclencher celle du tissu bâti environnant.

La chaîne de parcs permet de donner une qualité immédiate au paysage, et indirectement au domaine construit par une multitude de futurs projets urbains à l’intérieur d’un canevas extraordinaire.

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Année :
2020
Statut :
Étude
Programme :
Grands territoires, Quartiers et stratégies urbaines
Maîtrise d'ouvrage :

Ville de Liège

Équipe :

MDP Michel Desvigne Paysagiste

Superficie :

6 900 ha