Notre-Dame de Paris

Paris, france

Notre-Dame de Paris

Paris, france

RETOUR
TEXTE

Accord-cadre de maîtrise d’oeuvre pour le réaménagement des abords de la Cathédrale et l’accueil des visiteurs du parvis de Notre-Dame

Le site de Notre Dame s’inscrit dans un ensemble de grands jardins en relation avec la Seine (le parc André Citroën, le jardin des Tuileries, le jardin des plantes, le parc de Bercy). Dans cette tradition, le projet installe la cathédrale et son nouveau parvis minéral unitaire au cœur d’un grand jardin contemporain en balcon sur la Seine.

Entre permanence et transformation, les tracés aux abords de la cathédrale sont clarifiés. Leurs géométries apparaissent plus rigoureuses. Les allées semblent élargies, plus lisibles. Les cheminements y sont plus fluides.

Aux masses arborées existantes parfois hétérogènes s’ajoute une flore foisonnante, comme si un jardin naturaliste s’était discrètement glissé parmi les strates végétales historiques. Les pins ou les mélèzes surgissent des alignements de tilleuls tandis que de petits arbres fruitiers enrichissent les strates basses. La surprise et la modernité résultent de la superposition de ces deux écritures paysagères : tracés historiques requalifiés et unité végétale naturaliste.

Le parvis élargi est encadré de masses boisées. Entre plein périphérique et vide central, entre ombre et lumière, cet espace contrasté met en scène l’édifice, organise les flux intenses des visiteurs, offre des espaces frais et confortables propices à la contemplation.

Les sols sont diversifiés. À l’intérieur des grilles, le socle de la cathédrale demeure en grès. Le cœur du parvis est composé de différents appareillages de granit. Un large cadre en stabilisé caractérise ensuite les placettes et la promenade en balcon sur la Seine.

Au sud du parvis, une architecture de granit est sertie dans les structures en béton souterraines des anciens parkings. Sa présence est révélée par une succession d’ouvertures horizontales structurées par une charpente de pierres naturelles précontraintes et évoquant les arcs boutants. Ses ouvertures sommitales baignent le lieu de lumière et cadrent des vues spectaculaires sur Notre-Dame. Une ingénierie innovante est ici mise au service d’une architecture affleurante mais presque invisible, et qui se fond avec justesse dans son environnement de pierres séculaires. Un balcon et un parcours intérieur relient cet édifice souterrain directement à l’eau. 

La promenade jardinée qui longe la Seine tisse un lien entre le parvis et la pointe amont recomposée. De même que l’accès au parvis, l’amorce de la promenade depuis la rue de la Cité est clarifiée. Afin de renforcer son caractère de jardin, les nouvelles plantations d’arbres sont disposées suivant un plan libre et accompagnées de pieds jardinés. Les couvre-sols et les arbustes sont densifiés pour dessiner des pièces plus intimes. Côté Seine ou adossées à l’enclos de la cathédrale, elles abritent un mobilier - assises, jeux pour enfants - qui encourage l’appropriation et la diversification des usages.

En balcon sur le fleuve, cette promenade offre une alternance d’ombres et de lumière, de bosquets et de percées visuelles sur la cathédrale. Elle constitue le nouveau visage de l’île.

La présence du square Jean XXIII est renforcée. Sa clôture est repositionnée et ses mails de tilleuls sont prolongés lui permettant d’acquérir des dimensions comparables à celles du square Louis XIII de la place des Vosges.

A l’Est, une placette en stabilisé et arborée rétablit la pointe dans sa configuration historique. A l’interface avec le mémorial, le jardin préservé matérialise un premier seuil dédié au recueillement.

Les deux extrémités de la rue du Cloître-Notre-Dame sont arborées. Elles complètent à l’Ouest les alignements de l’allée plantée bordant le parvis, et poursuivent à l’Est les bosquets du square Jean XXIII.

Dans ces divers espaces, les plantations généreusement augmentées par strates, toujours respectueuses des vues, créent un îlot de fraîcheur accueillant pour les millions de visiteurs et les Parisiens. Les correspondances et les complémentarités botaniques entre les différentes compositions végétales réunissent l’ensemble du site dans une même entité paysagère, à l’échelle de l’île et du fleuve. Cette transformation est un processus évolutif et durable. Des modes de gestion et des plantations successives sont envisagés pour tendre dans le temps vers plus de cohérence écologique.

Lorsque les Parisiens et les visiteurs redécouvriront les abords de Notre Dame, malgré ce nouveau  foisonnement végétal, ils reconnaîtront les lieux et les parcours et tout leur semblera  familier.

data
Année :
2021 - 2022
Statut :
Concours
Programme :
Espaces publics, Jardins
Maîtrise d'ouvrage :

Ville de Paris

Équipe :

MDP Michel Desvigne Paysagiste mandataire / Grafton Architectes / H2o Architectes du patrimoine / Ingerop, BET VRD / Casson Mann, architectes d’intérieur et scénographes d’exposition / Transsolar, BET environnement / Urban Eco, écologues, études environnementales, plantations / Chronos, Etudes de sûreté sécurité / BMF, économie du bâtiment / 8.18, concepteurs lumière / Des Signes, graphistes, signalétique / Vraiment-Vraiment, accompagnement du temps des études et du chantier / Mosaic, sciences participatives

Superficie :

460809 m²

Budget :
prévisionnel des travaux : 28 M€ HT