Le Saint Louis Art Museum, édifice historique situé au cœur du Forest Park de Saint Louis, est en pleine transformation. L’East Building conçu par David Chipperfield introduit une nouvelle dimension en créant une sorte de socle abstrait au bâtiment historique. Le jardin de sculptures étend ce socle et introduit une échelle intermédiaire entre le musée et le paysage du parc historique.

L’extension du musée et le jardin sont liés et réunis pour former une nappe unitaire. Le jardin de sculpture et le parvis participent de cette nappe et bien que leurs fonctions diffèrent, ont une écriture unitaire. Vue depuis le parc vers le musée, cette nappe apparaitra comme un bosquet aux limites informelles, cohérentes et familières avec le dessin du parc paysager du XIX siècle. En se rapprochant du bâtiment, cette masse végétale s’ordonne progressivement en blocs géométriques pour former des salles régulières qui prolongent l’architecture du musée du XIX siècle, à l’extérieur.

Ainsi, lorsque les arbres auront poussé, un promeneur qui explorera ce bosquet, discrètement organisé en lignes, découvrira de surprenantes clairières formelles. C’est une sorte de boisement sculpté en un ensemble de salles où sont installées les œuvres. Ces salles ne sont pas fermées. Ce ne sont pas des enclos. Elles s’enchainent selon un jeu de masses et de vides qui met en situation de vastes socles construits. Ces socles sont des composants architecturaux du jardin qui définissent des lieux et des usages à la manière de vastes éléments de mobilier. Ce sont aussi naturellement les supports des sculptures.

Dès l’origine de sa conception, conservateurs et paysagistes ont été associés à la composition du jardin. En effet, la disposition des œuvres et la mise en forme des espaces et des parcours sont étroitement liés.

Les arbres sont choisis pour leur caractère « forestier » et pour leur capacité à s’organiser géométriquement. A l’image des boisements taillés des jardins classiques français. Ce sont des centaines de charmes, de bouleaux et quelques amélanchiers disposés en trames orthogonales denses qui prolongent la structure du bâtiment.

Ce très jeune jardin évoque certains jardins modernistes américains comme le célèbre Miller Garden. Il s’en distinguera progressivement, au fur et à mesure de la croissance des arbres très denses, pour atteindre une dimension forestière, élémentaire, plus en relation avec une conception contemporaine du monde végétal.