Dans le cadre de la rénovation du campus de Jussieu, le statut donné au parvis central constitue une étape fondamentale. A l’exception d’un bassin situé au pied de la tour du campus, il n’existait aucune construction, aucun objet ni aucun élément mobilier sur cette vaste place minérale. Le parvis séparé de la rue, se confondait avec la dalle du campus. Il se prolongeait d’une manière indéfinie et peu confortable. Le contraste entre ombre et lumière était violent. Le vent, rabattu par la tour, accéléré par les bâtiments surélevés. Si l’on pouvait prêter une certaine beauté à cette disposition architecturale brutale, c’est cependant le sentiment d’inconfort et d’inhospitalité qui dominait. Un changement dans l’usage et le statut de ce parvis s’imposait. Nous avons proposé de le transformer en jardin.
Les contraintes techniques sont ici déterminantes. La dalle d’un parking souterrain limite la capacité porteuse à 25 cm de terre. Seule exception, l’équivalent d’un mètre cube de terre peut être placé ponctuellement au droit des poteaux de la structure.
Le jardin se compose d’îlots végétalisés– sorte d’opus incertum agrandi – découpés par des cheminements informels. Un remplissage en blocs de polystyrène expansé permet d’augmenter l’épaisseur des îlots tout en conservant une quantité de terre végétale suffisante pour la plantation de lierre et graminées. Se dessine alors un paysage rythmé par des lignes d’horizon successives et de légères ondulations. Cette topographie inattendue incorpore l’implantation ponctuelle d’arbres, dont elle dissimule les bacs. La présence végétale est immédiate. Le projet repose sur un dispositif à l’artifice explicite, une mise en scène contemporaine et architecturée d’un morceau de nature visible depuis la rue.
EPA Jussieu
MDP Michel Desvigne Paysagiste
Architecture Studio (mandataire)
1 ha