La ville d’Issoudun est banalisée par son étalement urbain récent ; sa géographie n’est aujourd’hui plus lisible. A la recherche d’une nouvelle cohérence territoriale, le plan directeur de paysage développe deux pistes : le traitement des limites entre habitat et agriculture, et la transformation des vallées traversant la ville.
En périphérie urbaine, des parcelles agricoles résiduels, parmi et au-delà des lotissements, constituent des sortes de « coulisses » et cadrent la ville. Le plan proposa l’achat et la plantation progressive de ces parcelles à l’image des vergers qui ceinturaient autrefois certaines villes médiévales. Ces terrains reconstituent progressivement une trame d’espaces publics ponctuels au cœur des lotissements, forment ensemble des promenades.
Il ne s’agit pas d’inventer une ceinture verte, ou un rempart. Ces lignes paysagères, concentriques ou rayonnantes, mais aussi décalées, créent une ossature végétale capable d’accueillir de nouveaux développements tout en donnant de la qualité aux habitations existantes. Les situations physiques de cheminements et d’adossements dessinées dépassent toujours l’échelle de la maison individuelle pour constituer des lignes d’horizon communes à toutes les constructions.
Tout comme les mécanismes naturels, nous observons des territoires agricoles avec leurs usages, leurs pièces spécifiques. Les modifier et faire projet, c’est agir sur le « langage », imaginer non pas une forme mais un processus de transformation. Il s’agit là encore de mécanismes de substitution, la « composition » de ce paysage est déterminé esthétiquement. Ni restauration, ni reconquête, c’est une invention singulière.
Ville d’Issoudun
MDP Michel Desvigne Paysagiste
36 600 ha