Dynamique d’un territoire transfrontalier post industriel
La perte des industries sidérurgiques et minières a fortement marqué le Pays-Haut Lorrain. Dans le même temps, l'attractivité grandissante de l'économie luxembourgeoise limitrophe a créé de nouveaux emplois pour les habitants des zones frontalières sans que les politiques publiques des deux pays ne les aient réellement prises en compte.
En 2011 est lancée une Opération d’Intérêt Nationale qui entend établir un cadre de vie de qualité à l’échelle territoriale reposant sur la compréhension et la mise en cohérence de ses structures paysagères. Ce projet français est dépendant mais aussi complémentaire du projet luxembourgeois d'Esch-Belval.
Révéler et amplifier les structures paysagères existantes
Le Plan Guide et le programme d’actions étudient l’ensemble des structures paysagères et environnementales existantes, pour mieux les révéler et les amplifier au profit de ce grand territoire de 7300ha. Cette démarche contextuelle cherche à valoriser les friches pour leurs dimensions patrimoniales, naturelles et culturelles. Elle invite à une inversion du regard. Les grandes formations végétales naturelles, mais aussi la géographie « artificielle » des vestiges industriels réappropriés deviennent les supports d’une charpente paysagère à l’échelle du territoire.
Figures paysagères et enjeux d’aménagements
Quatre figures paysagères joueront un rôle structurant, en révélant des lieux et des liens.
1. Le parc agricole transfrontalier de la plaine de Beler.
Un grand nombre d’opérations d’urbanisation sont concentrées sur ses franges. Préserver cette poche rurale et ses richesses écologiques (zones humides) passe par la création d’un parc agricole, une pièce centrale entre le Luxembourg et les coteaux urbanisés.
2. Le parc des bassins.
A Redange, les sites désaffectés des bassins de décantation et de l’ancienne piscine à ciel ouvert pourront constituer un paysage d’eau, constituant un parc récréatif réunissant luxembourgeois et français.
3. Le parc naturaliste Micheville.
Repenser la friche MIcheville comme un parc naturaliste à vocations récréatives et écologiques apportera au tissu urbain limitrophe une qualité nouvelle. Nous imaginons pour cela des aménagements sobres, flexibles et autant que possible réversibles, une programmation d’activités de plein air spécifique, et enfin la mise en scène appropriée des vestiges singuliers (crassiers, reliefs, front de tailles).
4. Un maillage de voies cyclables régionales.
S’appuyant sur d’anciennes voies ferrées à l’abandon, un réseau de voies vertes peut être déployé à une échelle régionale pour structurer les déplacements entre plateau agricole et vallées urbanisées. En plaine, ce maillage est l’opportunité de jalonner les espaces ouverts de continuités boisées, semblables à celles qui cadraient autrefois les routes et participaient à la découverte des paysages.
EPA Alzette Belval
MDP Michel Desvigne Paysagiste (lead consultant)
EGIS
Ville Ouverte
7300 ha