Confrontée à la situation emblématique des périphéries de ville, la ZAC du Mas Lombard soulève la question de son inscription dans un territoire aujourd’hui malmené et peu lisible. Dans un contexte où s’entrechoquent infrastructures ferroviaires et routières, zones pavillonnaires et commerciales, le paysage du futur aménagement se doit d’être immédiatement lisible et identifiable.
La lecture méthodique du paysage alentour offre une clé d’interprétation. Elle permet d’en comprendre le langage et les mécanismes de transformation, et surtout de repérer les composants avec lesquels le site peut à son tour être structuré. Il ne s’agit pas d’un travail de restauration mais de transposition : ce qui est observé et ensuite transformé pour de nouveaux usages, donnant lieu à une esthétique à la fois familière et nouvelle.
Nous avons observé la persistance dans le paysage agricole environnant de structures de haies brise-vent. Leur orientation est-ouest quasi systématique, protégeant des vents nord-sud, se détache nettement des composants liés aux tracés plus naturalistes des cours d’eau et de leur flore. Ce double langage paysager jouant de la rencontre entre des tracés géométriques et écriture plus naturaliste est repris et réinterprété à l’échelle du futur quartier.
Une structure de haies très dense installe un paysage en épaisseur. Sa perception en perspective crée un effet de masse, tout en laissant découvrir des espaces interstitiels. Son fractionnement correspond à un travail précis sur les limites parcellaires, participant à la définition de lieux et d’intervalles bâtis. Les haies étaient traditionnellement constituées d’alignements de peupliers à croissance rapide longés de cyprès à croissance lente prenant le relais sur les premiers. Elles sont ici réinterprétées en haies vives ponctuées d’arbres qui se détacheront progressivement avec le temps, et enrichiront aléatoirement la matière de cette trame paysagère.
Echappant aux alignements, des bosquets sont plantés librement. Ils accompagnent l’orientation nord sud d’un cours d’eau et d’une ancienne voie romaine. Certains vides accueillent des sortes de vergers, tandis que des jardins en creux sont ménagés dans le réseau de gestion des eaux pluviales.
Eiffage Aménagement
MDP Michel Desvigne Paysagiste
Lambert Lénack architects
46 ha