Une villa située sur la colline du Cap d’Ail bénéficie d’une vue exceptionnelle sur le littoral monégasque. Quelle qualité donner à son jardin conditionné par une parcelle de petite dimension et contraint par une forte topographie ? Notre proposition conçue comme une miniaturisation du maquis méditerranéen environnant, ne s’inscrit pas dans la tradition des jardins exotiques. Des promenades sont créées dans un milieu extrêmement foisonnant. L’immersion efface les contraintes de la parcelle.

La palette végétale respecte le milieu méditerranéen. Pour autant, ce paysager familier n’est pas un échantillon simplement recréé dans la parcelle. L’importation « à l’identique », tout comme l’hyper-concentration de ces plantes dans un petit espace, serait esthétiquement insupportable. La cohérence du milieu vivant, son degré d’élaboration, nous éloigne de cette gratuité. Le jeu que nous proposons est avant tout le travail d’une matière réinterprétée à partir de laquelle nous constituons un paysage à l’échelle juste.

Les cheminements composés d’empierrements artisanaux, sont une fois encore le fruit d’une transposition. A l’image des voies romaines existantes dans les maquis proches, ils prennent l’aspect d’enrochements. Au-delà du confort de promenade, ces chemins jouent un rôle essentiel dans la gestion des eaux d’orage. Les cavités et les lacunes mises en œuvre retiennent les eaux avant qu’elles ne s’évacuent par gravité.

Cette transposition du milieu méditerranéen, réalisée avec des moyens exceptionnels, constitue un prototype exemplaire pour le projet d’extension en mer de Monaco, Anse du Portier, que nous développons avec Renzo Piano.