Dans une  première étude achevée en 2007, nous définissions  à l’échelle de Courtrai  les principes d’aménagement paysager pour la réappropriation des berges de la Lys. La rivière structure le cœur de cette ville  médiévale en deux entités bien distinctes : l’île de Buda, et au sud son quartier historique. L’architecture et le tissu urbain constituent un ensemble patrimonial compact saisissant mais peu adaptée aux différents modes de circulation. Depuis les années 70, les voies de circulations et les stationnements avaient ainsi encombré les quais.

Ce projet de requalification des quais permet aux citadins de réinvestir les berges et de se réapproprier l’espace fluvial. Un espace public unique de part et d’autre de la Lys crée une entité paysagère reliant l’île au centre-ville médiéval. Cette transformation nait d’un jeu de topographie et de vis-à-vis qui rompt avec une approche simplement linéaire des quais.

Les nouveaux quais s’organisent chacun selon deux niveaux.  En partie haute, ils offrent terrasses et accueillent les voies de circulations douces (bus) liés à la ville. Les platanes sont remplacés par des arbres aux feuillages plus transparents afin de préserver le dialogue avec les façades patrimoniales. Une surface de granite bleu bouchardé se substitue au bitume des stationnements automobiles. Un traitement minéral sobre permet d’unifier physiquement chaque rive en un sol unitaire, et d’araser une topographie accidentée. Les pierres des anciens murs de soutènement sont récupérées lors du chantier et réemployées pour édifier les marches et les longs murets. Un vaste emmarchement invite le promeneur vers la rivière. A fleur d’eau, de larges quais bas se font face de part et d’autres de la rivière pour former ensemble un lieu calme et généreux.

Aux abords des quais, le sol de la ville semble avoir retrouvé une géographie naturelle.