Etat existant : une structure spatiale altérée
La transformation progressive des anciennes fortifications a peut-être altéré leur extraordinaire potentiel spatial. Une multitude de lieux de natures, de formes, et d’usages différents se sont installés ponctuellement au gré des opportunités, chacun selon sa propre logique. Cette accumulation s’est faite au détriment d’une grandeur spatiale caractéristique : celle du vide auparavant ménagé par le glacis et l’eau autour du centre historique.
Aujourd’hui, les rives peu accessibles, peu lisibles, apparaissent comme celles d’une rivière charmante parfois, mais improbable. Il y n’a plus assez de recul. L’espace n’est plus un tout. L’eau constitue une extrémité, une limite, et non plus un large espace ouvert, pourtant nécessaire pour un tissu urbain dense, dépourvu d’espaces publics majeurs de grande dimension.
Rechercher l’échelle juste du vide
Redéfinir ce vide, lui redonner une grandeur est l’enjeu essentiel de notre proposition.
En aucun cas, il ne s’agit de s’orienter vers une restauration historique formelle. L’objectif est de retrouver les qualités d’un grand vide périphérique qui nous apparait comme une opportunité spatiale pour de nombreux usages. Il offre surtout un grand recul, une distance sur la ville qui conforte l’image mentale que l’on s’en fait.
Cette recomposition de l’espace est principalement une sculpture de la masse arborée et un embellissement des talus et formes de pente. La sculpture du végétal consiste à couper et à replanter des arbres pour composer les vides et les pleins, pour retrouver tant que possible de grands glacis. Nous mesurons bien la difficulté de l’exercice, mais nous sommes persuadés qu’il constitue un préliminaire indispensable.
La transformation ici concerne la création, chaque fois que possible, d'espaces ouverts le long de la rive intérieure. Cela signifie, d'une part, de les requalifier les parcs existants et d'autre part, de transformer certains espaces délaissés, anciennes parcelles industrielles et zones de services.
Un nouveau plan de circulation de la ville permet de reconfigurer le bord extérieur du canal. Nous proposons qu'une file de voitures soit libérée, pour maintenir les espaces de stationnement pour les résidents du quartier tout en établissant une promenade ample et continue au profit des piétons et des cyclistes. Cette promenade est encadrée d’un double alignement d’arbres.
Ville de Leiden
MDP Michel Desvigne Paysagiste
6 km