Le projet aborde les enjeux de l’estuaire de Nantes à travers six sites d’intervention : Quel sens donner à une sélection de quelques fragments d’un paysage ? Quelle visibilité donner aux lieux et aux liens ? Quelle gouvernance ? Quel équilibre entre artifice et nature, modernité et conservation ? Le caractère passionnant de la commande tient au fait que ces lieux doivent être conçus avec la conscience de cet ensemble, de sa visibilité et de son rayonnement. Nous avons développé dans notre proposition le concept de ‘‘petit parc’’ pour désigner un nombre réduit de lieux en opposition au ‘‘grand parc’’ qui désigne l’ensemble des lieux.

Créer une telle constellation, à l’échelle de l’estuaire et avec toutes ses singularités, est un enjeu d’aujourd’hui. Il s’agit naturellement de révéler les spécificités et les diversités, de donner à voir, de donner à connaître. Mais il n’y aurait pas de sens à sanctuariser des pratiques parfois obsolètes. Il ne s’agit donc pas seulement de révéler les paysages, mais de les transposer au service de la transformation, des besoins et des nécessités.

Cette constellation, peut-être, essaimera sur le territoire de l’estuaire, à l’instar de l’image que se fait Julien Gracq des jardins de ville lorsqu’il évoque  la ‘‘déflagration végétale explosive qui, un jour, réensemencera les cités abandonnées’’. Ces petits laboratoires produiront peut-être des solutions pour l’avenir, car nous avons la conviction que la conservation et l’authenticité de l’estuaire passe par sa transformation.