Ce petit jardin expérimental, réalisé pour le Ministère de la Culture, à Paris, a été imaginé avec le botaniste Patrick Blanc. Il prend place dans une cour très profonde, que la lumière directe n’éclaire que faiblement. Nous sommes partis de l’hypothèse que ce contexte, par ses contraintes de lumière et de température, correspondait à des conditions similaires à celles qu’on trouve dans les sous-bois des forêts australes d’altitude. Ces milieux offrent une très grande richesse et diversité végétale.

Nous avons eu l’idée d’adapter et de miniaturiser l’une de ces forêts dans une jardinière de 170 m² comprise dans une cour plus vaste. Sur douze strates, 1000 plantes correspondant à 100 espèces différentes, retenues par le botaniste, sont venues prendre place.

Il s’agit en premier lieu de comprendre que si, à l’échelle d’un vaste territoire, la coexistence de ces nombreuses essences présentant des textures, des couleurs et des matières très différentes, possède une cohérence, leur concentration dans un petit espace serait relativement incohérente et esthétiquement choquante. Le travail a donc consisté en une sélection opérée dans la liste proposée par le botaniste, sélection permettant d’envisager des transitions afin que l’ensemble soit à la fois lisible et acceptable. Le très grand artifice utilisé ici fabrique un milieu vivant, riche et complexe.