L’aménagement du quartier de l’École polytechnique marque une étape majeure du développement du Campus Sud sur les hauteurs du plateau de Saclay. L’histoire de ce site commence dans les années 1970, avec le transfert de l’École polytechnique de la Montagne Sainte-Geneviève (Paris), sur ce vaste campus de 160 hectares conçu par Henri Pottier. L’autonomie de cet ensemble architectural est alors symbolisée par un boulevard qui encercle le site, le tenant pendant de longues années à l’écart de la vallée urbanisée. Au fil des décennies, les greffes successives ont rendu ce campus si peu lisible que trouver son entrée relève de la gageure.
Aujourd’hui, le campus doit devenir le cœur d’un ensemble plus vaste, pour former un grand campus largement renouvelé dans ses infrastructures et ses espaces publics. Le périmètre de la zone d’aménagement est étendu à 232 hectares. L’arrivée programmée de nouveaux acteurs (l’ENSAE, l’Institut Mines-Télécom, AgroParisTech-INRA, EDF Lab et EDF campus), accompagnés du bus Express et de la ligne 18 du métro du Grand Paris, sont les déclencheurs du projet d’aménagement qui ne peut plus se satisfaire des logiques domaniales du passé.
Le projet de paysage offrira un cadre physique pour permettre et accompagner de façon cohérente cette mutation progressive : ouvrir le site de l'École polytechnique, permettre la naissance d'un quartier vivant et mixte, connecter le nouveau quartier, donner plus de sens et de lisibilité aux espaces publics.
Au nord, un paysage naturaliste permet d’intégrer les très grands centres de recherche existants ou projetés au sein d’un paysage cohérent et d’une nouvelle trame viaire. Les boulevards autour de ces grands domaines sont réaménagés, les parvis reconfigurés pour s’ouvrir sur l’espace public ainsi transformé. Ce paysage intègre de vastes bassins et des ouvrages écologiques nécessaires au fonctionnement du quartier. En effet, l’urbanisation et la très faible perméabilité des sols du plateau de Saclay impliquent la création d’importants volumes de stockage d’eaux pluviales qui permettent de rejeter ces eaux dans les rigoles à de très faibles débits. Ces bassins sont rassemblés en une succession de pièces d’eau, complétant et étendant le lac actuel. Cet ensemble a vocation à se transformer en un parc ouvert au public comprenant des cheminements. Ponctué de mares, mouillères et zones humides, de bosquets et de haies, un corridor écologique permettra aux espèces protégées de traverser les terres agricoles du plateau de Saclay sans encombre, et de rejoindre les coteaux boisés et la rigole au sud. A l’est du lac de l’École polytechnique, ce paysage pourra accueillir un quartier résidentiel. Les ambiances prolongées des clairières du bois de Palaiseau offriront ainsi un cadre unique pour l’habitat.
La « bande centrale », cœur du campus
Le quartier sera structuré par la création d’une bande centrale, cœur de campus accueillant habitations, activités économiques, établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Cet axe central bordé par deux boulevards sera parcouru par une suite de places publiques, devenant parvis devant les sites universitaires, placettes pour les commerces, jardins publics pour les résidents. Au centre du quartier, la gare Palaiseau de la ligne 18 formera le pôle d’attraction et d’animation du quartier. Une trame lisible et régulière de rues nord-sud très plantées assurent la circulation. Un axe central majeur est principalement dédié aux modes de déplacement doux. Le paysage de ce cœur de campus s’inscrit en continuité avec le paysage de la « Chaine des lieux majeurs » de l’ensemble du Campus Sud et propose des typologies mêlées d'espaces publics densément végétalisés, à l’image des cœurs de campus américains. Le lieu de vie le plus dense du parc-campus est un aménagement urbain confortable de dimension paysagère très forte.
Tout en étant conscient du temps nécessairement d’édification du quartier et de la diversité dans l’écriture architecturale, la recherche d’une continuité et d’une cohérence des espaces extérieurs est essentielle. Le traitement unitaire des sols constitue le socle du quartier, son support. Sa mise en œuvre repose sur une économie atypique des moyens et fait l’objet dès 2013 de la réalisation d’un espace de préfiguration original, le « jardin des essais ».
Etablissement public d'aménagement Paris-Saclay (EPAPS)
MDP (mandataire) / Xaveer de Geyter, Floris Alkemade, Architectes-Urbanistes / Arep / Ingerop / Sogreah / Setec / Alto / Tractebel / Concepto / Sol Paysage / Confluences
230 ha