Le site de Chaponval, une ancienne pépinière de 28 ha, se trouve à proximité de la forêt domaniale de Marly le Roi et de la plaine de Versailles. Une étude préliminaire sur sa prochaine transformation a été a été confiée à l’agence MDP. Son enjeu porte sur les conditions d’installation d’un quartier, au travers de la définition de ses espaces publics et de ses cheminements. Il s’agit d’un paysage structurant élaboré en préalable du travail des urbanistes qui viendront par la suite préciser les typologies construites, et apporter au plan d’ensemble une complexité et des enrichissements nouveaux.
L’observation du territoire à grande échelle montre que la plaine rurale longeant la forêt est ponctuée de domaines de superficies comparables au site de Chaponval. Nous nous sommes inspirés de leurs composants, les transformant pour poser les bases d’un quartier à la typologie singulière mêlant écriture de parcs et de pratiques agricoles.
La présence de nombreux arbres existants en lisière du site est renforcée par de nouvelles plantations pour constituer une ceinture épaisse, sorte d’écrin arboré entourant le domaine du quartier. La porosité de cette masse boisée varie selon les orientations. Dans l’épaisseur « forestière » de ce parc périphérique sont disséminés pistes cyclables, cheminements piétons, voiries et parcs de stationnements.
A l’intérieur, le quartier se divise en deux parties distinctes.
La moitié Est, située en zone naturelle non constructible, est dédiée à un parc « agricole » ouvert sur le grand paysage de la plaine. Son profil en talus cache le cœur du quartier. Une promenade en crête donne à voir l’étendue du paysage agricole de la plaine.
La partie Ouest est définie par un paysage de haies densément réparties, constituant l’ossature du futur quartier et ménageant en son centre un vaste espace public.
La structure orthogonale des anciennes serres du site est réinterprétée en un réseau de chemins, de venelles et jardins collectifs bordés de haies. Ce paysage de haies lié à un dimensionnement précis des parcelles à bâtir donne à la fois un paysage et une forme au quartier.
La trame choisie est particulièrement dense. Il ne s’agit pas d’une simple fonction de desserte, mais avant tout d’un paysage à la lisibilité forte et immédiate. Les haies sont plantées dans sur les parcelles privées, tandis qu’elles constituent l’espace public. Cette structure paysagère globale est principalement financée par le privé, évitant ainsi de démultiplier les espaces publics à entretenir.
Au centre de cette trame est ménagée une grande pelouse, contrastant par son étendue et sa simplicité. Il s’agit d’un équipement public qui accompagnera la constitution progressive du futur quartier. Au sud de ce parc central,des bassins existants sont intégrés dans la gestion générale de récupération des eaux de pluie.
Les premiers composants du projet à être mis en œuvre définiront un curieux ensemble d’espaces publics qui profitera immédiatement à Noisy-le-Roi : le parc lisière, le réseau de haies et le parc central. Ils poseront les bases d’un quartier à l’écriture paysagère familière mais singulière, et dont les usages le distinguent d’emblée des lotissements alentour, aujourd’hui pour la plupart constitués en « gated community à la française ».
Kaufman & Broad
MDP Michel Desvigne Paysagiste
Lambert Lénack
OTCI
28 ha