Le paysage de la plaine du Pô fascine par sa richesse. Ses composants, peu nombreux, se répètent indéfiniment suivant une trame agraire parfaite: digues, canaux, haies de peupliers encadrent les carrés de cultures. Une combinatoire presque organique introduit d'infinies et surprenantes variations. Au fil du temps, les villages et les constructions se sont enracinés et développés dans cet assemblage magnifique et inépuisable. 

La périphérie de Milan garde elle aussi les traces de la rencontre singulière entre la ville et la campagne. Dans ce contexte, le parc Calchi Taeggi et le quartier qui le borde, miniaturisent cette situation historique unique.

Le parc est conçu comme un paysage intermédiaire. Ce petit paysage est familier dès sa création. Si les usages urbains sont nouveaux, les composants même très jeunes sont tous connus : ses lignes d’horizons, ses plantations, ses chemins, ses espaces évoquent l'univers de la plaine du Pô.

Le nouveau quartier s'insère avec précision dans ce tissu: les chemins se tissent avec le bâti, les vergers et les peupleraies organisent les transparences et cadrent les vues. Dans les vergers, on oublie la ville. Depuis les bâtiments le regard glisse au-dessus des arbres fruitiers vers la campagne miniature.