Donner une structure et une orientation à l'incertitude: le vide requalifié comme matrice urbaine
Processus de reconversion de sept friches ferroviaires de Milan en futur quartiers.
Le temps long de la transformation urbaine
La transformation de terminaux ferroviaires en nouveaux quartiers suivra le rythme lent des changements que connait la ville. Les sites ferroviaires se caractérisent par des vides urbains difficilement accessibles. Leur assainissement et leur transformation prendront des années. La proposition d'ouvrir immédiatement l’ensemble du site au public n'est tout simplement pas possible. Il est donc nécessaire d'inventer une stratégie pour l'établissement progressive des futurs quartiers et de concevoir une ingénierie écologique au service de la ville. Notre intention est d'utiliser les longs délais du projet urbain en tant que ressource.
Une ingénierie écologique au service de la ville
Nous nous inspirons des techniques agricoles de drainage et d'irrigation, typiques de la vallée du Pô. Il s’agit d’imaginer un système de collecte d'eau qui structure les futurs sites d’aménagement et identifie les différentes parcelles. Comme cela se produit traditionnellement dans la vallée du Pô, le système de collecte d'eau correspond au réseau de chemins. Il permettra d'accéder aux sites dans la toute première phase du projet. Il en résulte un modèle de parcelles gérées par des processus d'assainissement et par la création de sol fertile. Un processus de substitution graduelle est mis en place. Progressivement, les plantations d'arbres remplacent les bâtiments anciens et les dernières traces de services ferroviaires.
Une transformation étape par étape
Ce processus suit et s’adapte aux temporalités des sites en transformation. Il donne la possibilité de préparer et d'anticiper les développements. Nous proposons une transformation qui donne une qualité immédiate aux sites. Cette qualité doit pouvoir durer aussi longtemps que nécessaire. Dans les phases temporaires, certains chemins peuvent être équipés de Belvédères qui serviront de points d'observation des transformations. Le jardin met en scène le chantier des nouveaux quartiers qui l’entoure.
Une vision à long terme
Le paysage à long terme du futur quartier s’appuie sur la «géographie artificielle» du réseau ferroviaire. Dans le cas des terminaux ferroviaires Farini et Lambrate, les lignes curvilignes d’implantation des arbres suivent l'orientation des anciennes voies ferrées. Elles mettent en jeu la mémoire du lieu. Les rangées d'arbres, plantées à intervalles irréguliers, fonctionnent comme des lignes d’horizon, créant un "paysage d’arrière-plan". En faisant écho aux lignes de chemins de fer, ce réseau dirige de manière fluide les vues et organise des chemins. Ce système de plantation singulier caractérise le futur site. L’orientation des plantations d'arbres et son aménagement en plans successifs offre une riche variété de profondeurs de champ. Les alignements d’arbres évoquent ceux de la campagne de Lombardie. Ils suivent les tracés de gestion de l'eau.
Dans le cas de Porta Romana, les alignements d’arbres suivent une orientation rigoureuse qui, tout en soulignant la voie ferrée, introduit une composition plus géométrique.
FS Sistemi Urbani
MDP Michel Desvigne Paysagiste
CZA Cino Zucchi Architetti (mandataire)
Piovenefabi
Systematica
Stephano Pareglio
Aldo Bonomi / AASTER
MVOA