Le viaduc autoroutier franchit aujourd’hui la vallée du Tarn sur 2 460 m. La mise en œuvre de cette infrastructure a reposé sur le déploiement d’une logistique et de moyens techniques colossaux dans une vallée en friche et profondément affectée par une crise agricole. Les chantiers qui s‘installent alors pour cinq ans marqueront plus durablement les paysages. Les voies d’accès pour les camions, les plateformes de stockage de matériaux, les sites de préfabrications des piles de béton….continueront d’organiser le territoire bien après l’achèvement de l’ouvrage.
L’enjeu du projet porte sur l’accompagnement de ce chantier, et de son impact sur le territoire. Des aménagements paysagers contemporains sont proposés. Ils s’appuient sur les données historiques du site et tirent parti de cet état de chantier permanent. Le décryptage de photos aériennes permet de déceler aux pieds des piles les tracés des anciennes haies bocagères, l’empreinte de chemins de terres et de fossés disparus dans la végétation. Voieries et aires de stockages s’inscrivent scrupuleusement dans ces traces existantes, s’adaptent et révèlent une organisation territoriale ancestrale.
Les formes agraires réinvesties, perdurent et survivent ainsi au chantier. Après le départ des engins la plantation homogène de ces espaces donne à voir un paysage agricole témoin immergé dans la friche.
DDE Aveyron
MDP Michel Desvigne Paysagiste, associé à Christine Dalnoky
Francis Soler, Architecte