Walker art Center

Minneapolis, Minnesota, Etats-Unis

Walker art Center

Minneapolis, Minnesota, Etats-Unis

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Le Walker Art Center de Minneapolis a fait l’objet d’une extension récente par Herzog & de Meuron. Il s’agissait de créer, en lien avec ce dernier bâtiment, un jardin dans lequel des artistes seront éventuellement amenés à travailler. Le terrain, qui présente ici une forte pente, couvre trois hectares. De l’observation du paysage du Minnesota, est née la matière du futur jardin.

En hiver, la neige met en évidence la structure du paysage du Minnesota, qui caractérise la quasi-totalité de l’ensemble du territoire américain, issu de la grille de Jefferson organisant pratiquement chaque état. Ce damier bute à intervalles irréguliers sur des éléments d’ordre géographique : des pentes incultivables, inconstructibles, laissant la place à des boisements, ou encore des rivières. Par endroits les boisements s’interrompent pour s’ouvrir sur des clairières linéaires très particulières, et cet enchaînement de pleins et de vides proposait un type d’espaces très intéressant pour le jardin du Walker Art.

Le jardin pouvait donc être conçu comme la transposition miniaturisée de ce paysage, la grille, densifiée, jouant avec les éléments de la topographie.

Le cheminement, tout comme dans le musée, joue un rôle d’une grande importance. Parce que le terrain est en pente, une rampe continue était nécessaire pour permettre à chacun d’y accéder. Cette rampe est déterminée par la grille, mais parfois, parce que la pente l’y conduit, elle emprunte une courbe, qui de nouveau rejoint une ligne etc. On retrouve ainsi la logique qui détermine la construction du paysage américain dans la forme même du parcours. Les clairières sont définies par la grille, les pentes les plus raides étant plantées de rideaux d’arbres. La rampe ainsi traverse une clairière, longe ensuite la lisière d’un micro boisement, y pénètre, ressort à l’air libre, créant des situations très diversifiées. En dépit de ses petites dimensions, le jardin multiplie les expériences spatiales et le nombre même d’espaces rencontrés. En terme de structure, cette allée n’évoque aucune voie ou chemin connu. C’est un sol qui rend sensible la géographie sur laquelle on marche. Ses dimensions varient continuellement en terme de largeur, jusqu’à parfois se réduire à un passage très fin, à d’autres moments, au contraire, elles se dilatent soudain, se déversant dans l’espace d’une clairière tel un vaste rocher.

Ce paysage s’organise en plans successifs dans une grande fluidité, les jeux de transparence autorisés par les rideaux d’arbres permettant au regard de deviner derrière une clairière la présence d’une autre trouée.

La cohérence de l’espace est ainsi tissée par les jeux de parcours, de vides, de pleins, par la matière du boisement et celle du sol, l’ensemble étant dessiné jusqu’au plus petit détail.

Une partie du projet est réalisée, ainsi que plusieurs prototypes. Le cœur du jardin est en attente de la démolition d’un ancien théâtre. Grâce au soutien du conservateur du musée, Kathy Halbreich (nommée depuis, au poste, nouvellement créé, de directrice adjointe du MoMA), mais aussi des architectes, le projet a été l’occasion d’études extrêmement poussées qui, avec des interruptions, se sont étirées sur une durée de cinq ans.

Le jardin est un organisme d’une complexité élémentaire dans le sens où il est le produit de la transposition des multiples strates constitutives d’un paysage vivant, observé à plus grande échelle.

data
Année :
2002 - 2005
Statut :
Étude
Programme :
Projets culturels
Maîtrise d'ouvrage :

Walker Art Center

Équipe :

MDP Michel Desvigne Paysagiste
Herzog et de Meuron, Architectes (mandataires)

Superficie :

3 ha