La commande consistait à remplacer le faisceau de voies ferrées désaffectées de Burgos par des quartiers organisés autour d’un boulevard. Herzog & de Meuron ont imaginé des noyaux d’intensité, séparés par des vides, l’ensemble s’immisçant  dans la ville. La proposition tire parti d’une « géographie artificielle» singulière. Ce paysage d’infrastructure a en effet acquis une certaine naturalité. Par ses dimensions et son tracé, il a façonné le territoire au même titre que les coteaux boisés ou la rivière qu’il souligne.

Les espaces publics, conçus sur son emprise, bordent généreusement le boulevard et soulignent les caractéristiques des territoires traversés. Il ne s’agit pas d’une structure linéaire et continue, comme certains boulevards du XIXème siècle, mais plutôt d’un système complexe qui épouse les reliefs et parfois les nouvelles formes urbaines.

C’est un paysage puissant par sa présence mais subtil dans la manière dont il respecte et révèle les composants du territoire. Notre intervention joue sur deux échelles : la première, très vaste, des boisements et des prairies, et la seconde, très réduite, des trottoirs, des places et des jardins. La trame forestière se superpose à celle minérale des espaces publics.