L’UNESCO lance une opération de réhabilitation de son site accueillant les délégations permanentes de l’institution dans le XVe arrondissement de Paris. Il s’agit d’un site prestigieux à fort héritage architectural.

Les rénovations concernent principalement le bâtiment V, conçu par l’architecte Bernard Zehrfuss et l’ingénieur Jean Prouvé entre 1966 et 1969, ainsi que les jardins dessinés par André de Vilmorin. Tandis que Zehrfuss s’inspire de la composition du site historique de l’UNESCO (site Fontenoy), dans lequel il est également impliqué, en intégrant à nouveau quatre patios au bâtiment V, Prouvé conçoit une structure métallique, un ouvrage remarquable constitutif de l’identité du bâtiment.

Le bâtiment V est actuellement composé d’une partie basse accueillant cafétéria, parking et autres équipements, et d’une partie haute de huit étages de bureaux prévus pour les délégations de 110 pays. Le site présente aujourd’hui de fortes contraintes : il est enclavé et la gestion des nombreux flux de circulation empêche la création d’espaces de vie agréable pour les employés de l’institution. Son aménagement est dans l’ensemble très minéral, y compris les jardins peu végétalisés.

Le projet compte remédier au dysfonctionnement du site et améliorer la durabilité environnementale du bâtiment ainsi que sa qualité pour les usagers, tout en assurant la préservation du patrimoine architectural. Les aménagements paysagers seront réalisés en cohérence avec l’écriture architecturale simple et rigoureuse.

L’entrée de l’institution, visible depuis la rue, est redéfinie. Il s’agit en premier lieu d’intégrer pleinement les contraintes d’accès voiture et de circulations piétonnes. La rampe d’accès au parking souterrain est conservée et le dépose-minute est transformé en un réel parvis. L’esplanade d’entrée est conçue comme un socle unitaire en granite, sol typiquement parisien. Les arbres existants sont accompagnés de nouvelles plantations apportant un caractère plus forestier. Les pelouses sont remplacées par un ensemble de fougères afin d’évoquer un paysage de sous-bois.

Il s’agit là de proposer un milieu écologiquement plus intéressant mais aussi nécessitant moins d’entretien. Les murs mitoyens situés de part et d’autre du jardin seront recouverts de plantes grimpantes. L’espace dédié aux stationnements vélos sera agrandi afin de répondre aux attentes des usagers.

La requalification de l’entrée concerne dans un second temps la transformation d’une friche en jardin. Ce nouveau lieu de vie destiné aux employés de l’institution est conçu comme une micro-clairière dans laquelle tables et chaises mobiles à disposition permettent l’appropriation du jardin par les employés.

Les quatre patios du bâtiment principal fonctionnent comme des puits de lumière pour les bureaux. Ils sont peu plantés, assez construit et aucun usage ne leurs est attribués mis à part pour le patio numéro deux en lien avec la cafétéria.  Il s’agira d’enrichir la composition végétale de ces patios et de « gommer » la présence de certains éléments construisent tels que les murets. Chaque patio sera conçu comme un paysage naturel miniaturisé, de véritables jardins naturalistes densément plantés, sans composition formelle apparente et évoquant une atmosphère de sous-bois.

Le projet prévoit enfin la mise en place de toitures végétalisées qui accueilleront des praires thermophiles. Ces dernières participent à la lutte contre les ilots de chaleur urbain et permettent une gestion vertueuse des eaux pluviales. Légèrement végétalisées, elles nécessitent peu d’entretien et sont adaptées aux contraintes de structure et conditions d’ensoleillement.