La croissance de la métropole parisienne a longtemps été pensée et organisée comme l’extension progressive d’un cœur unique, la ville de Paris. Le projet de Paris-Saclay est emblématique du passage à une vision polycentrique de l’agglomération. Cette vision est celle du Grand Paris reliant et articulant de grands pôles, et dépassant progressivement le vieux schéma Paris-banlieue(s). C’est aussi la vision du métro du Grand Paris, qui étend et complète le réseau de transport en commun francilien en connectant les différents pôles entre eux et avec les aéroports, et en désenclavant les centres urbains aujourd’hui faiblement desservis.
Le plateau de Saclay réunit, à quelques kilomètres de Paris, les ingrédients nécessaires pour devenir un pôle de recherche et d’innovation international. Historiquement morcelée par l’installation au coup par coup des différents établissements, l’unité du territoire est loin d’être évidente. Si la constitution d’un paysage semble l’un des moyens d’organiser un site aussi vaste, seul son enracinement dans la géographie peut lui donner sa pertinence.
Principal espace ouvert au sud-ouest de la région parisienne, le territoire du plateau s’est développé en archipel, avec des noyaux d’intensité et des vides. Tenter de combler ce système lacunaire pour gagner en densité bâtie conduirait à banaliser le territoire, à le défigurer. Nous préférons affirmer nettement son identité périphérique, en respectant les vides dédiés à l’agriculture, en qualifiant ses limites boisées et en intensifiant ses noyaux existants.
Nous proposons de développer une « géographie amplifiée » en complétant, souvent à la marge, les éléments forts déjà présents : il s’agit de prolonger, d’épaissir les coteaux boisés et les vallons qui vont jusqu’au cœur du plateau. Cette géographie amplifiée accueillera les voies de toute nature, les infrastructures nouvelles, mais aussi les dispositifs de gestion des eaux. L’ossature identifiable du territoire ainsi renforcée constitue un puissant support de viabilisation.
Cette structure paysagère accueillera des « parcs-campus ». Ces éléments urbanisés, identifiables et interconnectés, correspondent aux principaux pôles du cluster scientifique. Adossés à la géographie amplifiée, ils sont reliés par les structures de mobilité et assainis par le système hydraulique qu’elle intègre. Ce sont des quartiers de campus plus ou moins construits, associant l’intensité urbaine, nécessaire aux échanges, et une grande qualité paysagère.
L’ancrage géographique du cluster à l’échelle du plateau qualifie aussi l’aménagement de chaque parc-campus. S’agissant de sortir de la logique domaniale existante, le paysage compose une géographie des institutions, dans laquelle les espaces interstitiels sont aussi importants que les objets eux-mêmes. Une gradation progressive et continue s’établit, allant du paysage « artificiel » du cœur de campus jusqu’au paysage naturaliste de la géographie amplifiée.
L’image du cluster devient forte et évidente. Elle présente une unité de sens, celle de parcs-campus habités, fédérés par une géographie. Le cluster n’est donc pas une autre ville. Il s’agit d’une structure singulière : un archipel solidaire et hiérarchisé de parcs-campus reliés entre eux et avec les vallées construites. Le rapport à la grande échelle instruit simultanément tous les périmètres d’étude, des 35 000 hectares délimitant l’établissement public aux 250 hectares du Campus Sud.
Etablissement public d'aménagement Paris-Saclay (EPAPS)
Michel Desvigne, Paysagiste (Mandataire)
Xaveer de Geyter, Floris Alkemade, Architectes-Urbanistes
Arep Sogreah
Setec
Alto
Tractebel
Concepto
Périmètre de l’OIN : 7700 ha
Périmètre de l’Établissement public Paris-Saclay : 35 000 ha
Calendrier : Accord-cadre 1 : 2009-2015 / Accord-cadre 2 : 2015-2021
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