Dans la cour d’un complexe de logement social réalisé par Renzo Piano, dans le 19ème arrondissement de Paris, la transplantation d’un authentique morceau de paysage donne de l’ampleur à un espace très serré, étranglé, contraint. Le contenu luxuriant de la végétation donne à la fois un équilibre et de la valeur à la rationalité de l’œuvre de l’architecte italien. Un tapis de lierre s’étend entre les façades comme arrière-plan des bouleaux. Les troncs argentés de ceux-ci confèrent une lumière cristalline à l’espace. Dans cette atmosphère de sous-bois, les façades conservent une intimité, malgré leur promiscuité. Aucun obstacle au tracé, à part ceux nécessaire pour l’accès, ne vient déranger ce rapport entre la nature et l’architecture. Le terrain est légèrement mouvementé, pour renforcer l’impression du paysage naturel. Au-dessus du jardin, une rampe d’accès souligne le caractère artificiel mais non pittoresque d’une nature reconstituée, authentique privilège dans le milieu urbain.