La séquence d’un axe historique
La Place de la Défense imaginée en 1973 par Emile Aillaud a occulté la présence de l’axe historique. Elle interrompait brutalement une première séquence linéaire instaurée par l’américain Kiley, et qui prolongeait la perspective des Champs Elysées. Cherchant aujourd’hui à réaliser l’unité de ce site éclaté, la rigueur moderniste des premiers tracés des années 60 reprend ici tout son sens.
Au sol, la trame existante de l’esplanade sert de cadre et d’accroche aux éléments du projet. L’envergure et l’amplitude de l’axe détermine le gabarit de notre proposition.

Une géométrie élémentaire
L’hétérogénéité du quartier est induite par les façades et les gabarits variables des tours. L’encombrement du site est accentué par une prolifération d’obstacles mobiliers. Tout conduit à une proposition radicale, le dessin d’une figure puissante et identitaire à l’échelle de la grande arche. Il s’agit de réunir dans une forme géométrique évidente et lisible les divers éléments qui interpellent à outrance, engendrent confusion et désorientation.

Nous proposons une vaste surface minérale qui reprend la trame du parvis de la Grande Arche et la prolonge jusqu’aux aménagements de l’esplanade pensés par Dan Kiley. Cette tramede 15 par 15 mètres unifie esplanade, place et parvis par un motif identitaire à l’échelle du quartier. Elle découpe au centre un carreau de pelouse dont les dimensions sont données par l’envergure de l’axe monumental. Cette étendue conséquente prolonge les pratiques urbaines sans dénaturer la beauté du lieu liée à sa démesure.

La grande pelouse
La grande pelouse est parcourue de deux allées minérales désaxées. Elles ont été tracées suivant l’importance des flux croisés des piétons. Elles instaurent une traversée orientée et rythmée du site. Elles canalisent les circulations et garantissent la préservation d’étendues apaisées. Cette vaste pelouse de 4500 m2 est un matériau naturel aisément remplaçable. Elle assure la complémentarité des fonctions temporaires et pérennes. Sa qualité ne tient pas à ses propriétés techniques mais à une maintenance raisonnée et précisément planifiée tout au long de l’année.

Les allées latérales
Au nord et au sud, en vis à vis des bâtiments, deux allées fonctionnelles concentrent les circulations douces qui desservent efficacement les commerces et leurs tours de bureaux. Ces allées rendent également accessibles la grande pelouse aux véhicules de service et de maintenance, ainsi qu’aux camions lors de manifestations spectaculaires. Elles redistribuent de manière homogène les kiosques qui animent les lieux de manière plus quotidienne.

Les jardins arborés
Au nord et au sud, des jardins arborés sont implantés sur les parvis enclavés aux pieds des bâtiments. Vu depuis la pelouse, ce front végétal dense offre un rideau ombragé, en premier plan du bâti existant. Sous les arbres, les parvis sont recomposés par des nappes de végétaux « couvre sol ». A l’instar des bosquets classiques de Kiley, ces masses arborées ménagent des pièces aux dimensions plus intimes, où l’on peut se tenir et se reposer. Elles s’ouvrent pour laisser émerger les œuvres d’art et mettre en scène par contraste l’axe monumental.