Au nord de Doha, le Campus Universitaire occupe une poche agraire de 8 km² encore préservée de l’urbanisation. Les terres de ce corridor désertique restent fortement convoitées. Elles sont encadrées à l’ouest par des quartiers résidentiels en pleine expansion, et à l’est par le golf, les riches jardins et les résidences privées de la west bay valley lagoon. Un ancien oued s’étire au nord et rejoint Wadi Park dans le centre de la capitale.

Il s’agit de préserver cette frange rurale menacée. Une stratégie paysagère préfigure le développement urbain en s’appuyant sur les formes agraires existantes. Elle souligne et valorise les qualités écologiques du site, nécessaires à la création d’espaces publics de qualité. 

La topographie et les réseaux d’irrigation offrent un schéma de plantation à l’échelle du grand territoire. La gestion raisonnée de l’eau alimente un couvert végétal rustique ; les arbres tissent un réseau de chemins ombragés et permettent d’installer durablement une faune (réserve ornithologique) et une flore locale.

Aux franges du site, une trame régulière de canaux dessine un parcellaire aux dimensions empruntées aux rawdats agricoles. Ils articulent pépinières, cultures vivrières, équipements sportifs et éducatifs, jardins publics. Ce motif s’estompe au cœur du campus : la composition plus libre des plantations organise vers la côte-est des terrains partiellement inondés, des points d’eau à la végétation foisonnante.