Le Campus Sud s’étendra au sud du plateau de Saclay, entre l’École polytechnique et le CEA conçu en 1958 par Auguste Perret. L’enjeu est de passer du stade actuel de zone d’activités industrialo-universitaires parsemée de grandes emprises fermées, à la constitution de véritables quartiers avec habitants, équipements mutualisés et commerces. Ce campus-ville, cœur du cluster Paris-Saclay, devra en outre permettre d’identifier ce qui relève du campus universitaire proprement dit. Cet ensemble emblématique accueillera à l’horizon 2025 plus de 20 000 enseignants-chercheurs, 30 000 étudiants, 20 000 salariés et environ 15 000 habitants.
Un paysage en archipel, support des quartiers compacts du campus-ville
L’échelle est ici inhabituelle. Elle est imposée par la localisation d’établissements aujourd’hui fortement dispersés. Le Campus Sud se déploiera sur sept kilomètres (équivalent à la distance du Louvre à la Défense), et 600 hectares.
L’échelle du projet impose la compacité du bâti. Il serait illusoire de penser qu’une continuité urbaine sans densité puisse créer un ensemble urbain qualitatif. Seule une structure paysagère en archipel permet de composer un espace si vaste. Neuf quartiers compacts sont réunis à l’intérieur d’un « parc-campus ». Tous sont constitués à partir des emprises bâties existantes. L’amplification du paysage des coteaux et des vallons boisés, mais surtout la mise en place d’un vaste système de parcs et d’espaces publics offrent le cadre physique et le nécessaires au fonctionnement de cet archipel.
Mobilité
La question des mobilités est cruciale. Les divers quartiers sont reliés de façon rapide, fluide et continue. La ligne 18 du métro du Grand Paris a une double fonction : créer le lien entre les divers sites du plateau et le connecter au reste de l’agglomération parisienne.
Un soin particulier est apporté à la création d’un réseau de circulations douces maillées, lisibles, sécurisées, afin de faciliter les déplacements de proximité. Chaque quartier étant lui-même de très grande dimension, il est à nouveau divisé en lieux de vie qui correspondent à un rayon déterminé autour d’un arrêt de transport collectif, et praticables à l’échelle de la marche ou du vélo.
Une trame viaire simple s’accorde aux différents lieux
Le projet urbain est un projet de transformation à partir de l’existant. L’implantation des quartiers s’organise à partir d’un tracé régulateur qui oriente et clarifie les cheminements par la mise en cohérence des voiries, des bâtiments et de lieux singuliers. Cette trame génératrice donne une grande flexibilité dans l’installation des quartiers. Elle s’adapte aux contraintes spécifiques du site existant, et varie donc selon les quartiers. Elle découpe des îlots de taille variable, incluant les grands bâtiments aujourd’hui isolés, et permet d’accueillir les constructions à venir.
La lisière entre le campus-ville et l’espace agricole, ingénierie écologique au service du campus
L’aménagement du campus-ville ne mettra pas en contact direct les quartiers nouveaux et les grandes étendues agricoles. Un vaste espace intermédiaire, de surface comparable aux futurs quartiers bâtis, est programmé pour accueillir à la fois des services écologiques mutualisés (zones humides, gestion de la biodiversité), des équipements techniques, et sportif, des espaces récréatifs, des jardins, des vergers, des prairies, des pépinières, des activités agricoles (maraîchage) et des terres dédiées à la recherche agronomique.
La chaine des lieux majeurs
« La chaîne des lieux majeurs », ainsi dénommée par les urbanistes Xaveer de Geyter et Floris Alkemade, est une composante essentielle du projet. Son tracé est d’une longueur dépassant les dix kilomètres. Cet ensemble d’espaces publics est en quelque sorte le tuteur du campus autour duquel pourront se développer différentes formes d’urbanisation. Les lieux majeurs déterminent les pôles de centralité : ils sont couplés aux infrastructures de mobilité.
Le paysage des lieux majeurs est un ensemble de lignes de force dont les dimensions, comprises entre 1 et 2 km, et les orientations correspondent à l’échelle des différents quartiers compacts. Ils sont ordonnancés par une importante présence végétale qui les inscrit de façon significative dans leur contexte paysager et bâti. Ce sont des éléments invariants de repérage et de stabilités, de dimensions plus importantes que les bâtiments les plus imposants.
Etablissement public d'aménagement Paris-Saclay (EPAPS)
MDP Michel Desvigne Paysagiste (mandataire)
XDGA-FAA, Xaveer de Geyter, Floris Alkemade, Architectes-Urbanistes
Arep
Ingerop
Sogreah
Setec
Alto
Tractebel
Concepto
900 ha